29/07/2010

Kusatsu - Onsen, mon amour

Soyons honnêtes, le sujet principal de notre venue dans une ville située sur des sources volcaniques, c'était les onsen. Ces bains publics abritent des bassins approvisionnés par l'eau bouillante des sources, et peuvent acueillir une trentaine de personnes chacun (hommes et femmes disposent de bains séparés, mais certains onsen proposent également des bains mixtes pour les familles ou les couples).

Machins utiles :
- Lors de la réservation de votre hôtel, vérifiez bien que l'option "Bath" est choisie pour votre chambre. Sinon ça sera bains publics tous les jours.
- Dans la chambre, l'eau chaude arrive tout de suite, et vraiment très, très chaude. L'eau froide met entre deux et dix minutes avant de daigner se pointer.
- Dans tous les hôtels japonais, vous disposerez d'un Bodysoap (je vais pas vous faire l'affront de traduire), d'un Shampoo et d'un plus ésotérique Rinse. Ce dernier s'applique sur les cheveux après le shampoing, afin de rincer celui-ci en un seul jet d'eau (très pratique quand on doit le faire avec de l'eau brûlante de sa maman sur la côte -didjiou).
- Je ne sais toujours pas comment utiliser le Shampoo Rinse. Dans les bains publics, personne ne l'utilisait. Il doit s'agir d'une arme chimique en cours de développement, donc le but ultime est de bannir l'usage de la moumoute chez les hommes de quarante ans et plus.
- Bains publics, mode d'emploi rapide : je laisse mes chaussons à l'entrée (y'a des étagères pour), je mets mes fringues dans un panier/casier et je garde que ma chtite serviette de 20x60cm, je rentre dans la graaande salle de bain où tout le monde est à poil (pudiques s'abstenir), je me lave au robinets/douches sur les côtés, et ensuite seulement je peux aller me baigner (où je veux). Plus le bain est trouble, plus il est chaud. Attention cependant aux bains d'extérieur : ils sont très clairs et particulièrement bouillants. Après la trempette, je vais me sécher et récupérer mes vêtements, puis je vais passer entre cinq et trente minutes à tester tous les produits de toilettes mis à disposition.
- Si vous restez longtemps dans les bains, n'oubliez pas de vous hydrater en sortant. Ça peut paraître bateau, mais ça vous évitera de tomber dans les pommes en sortant des bains.
- Par défaut, les bains des hommes sont indiqués par des bannières noires et ceux des femmes par des bannières rouges ou blanches. Au pire, vous n'avez qu'à attendre que quelqu'un rentre ; et si vous êtes vraiment impatient, vous pouvez toujours jeter un oeil en ouzbek (méthode courageuse et très efficace mais un peu conne aussi).

Par exemple, vous n'avez rien à faire ici si vous êtes de sexe féminin.
Ou alors planquez-vous astucieusement pour mater.
(En vrai, ils sont tous vieux, déplumés et bedonnants.)

Le village de Kusatsu était donc entièrement organisé autour de ces sources. Au coeur même de la petite agglomération est installé un disposition d'aération de l'eau volcanique : les sources jaillissent vers des canaux de bois, qui acheminent l'eau vers des bassins situés en contrebas. Le dispositif, assez rudimentaire, occupe toute la place centrale de Kusatsu. De chaque côté des cascades artificielles sont érigés des escaliers qu'arpentent les touristes -tous nippons-, nuit et jour. Sur l'un des côtés, l'eau d'un des canaux est déviée et filtrée pour alimenter un petit bassin de pierre. Le principe est de se dénuder les pieds, et d'y faire trempette pendant quelques minutes, assis tranquille sur un rebord du bassin. Je peux vous dire que c'est super riche et super chaud (en mode écrevisse tendance tomate bouillie).
Sinon, y'a vraiment de l'eau partout. Dans les caniveaux, dans les restaurants, dans les hôtels, sur les toits, entre deux places de parking.. avec les flots coule l'odeur caractéristique des sources volcaniques, embaumant l'air et les vêtements. Pour ceux qui ne savent pas à quoi correspond ce parfum, grattez une allumette près d'un vieil oeuf cru et sentez le résultat. Cette odeur se retrouve à chaque angle de rue, parfois d'une intensité telle que le badaud contemplatif risque de tourner de l'oeil si il continue à baver devant les jeunes miko en yukata sous leurs ombrelles. A cause de l'odeur. Pas des miko, qui au passage sont des apprenties geishas, en plus d'être des crèmes glacées d'une qualité discutable mais ce n'est pas le sujet.

Machins utiles :
- Selon la légende, l'eau guérit toutes les maladies sauf les peines d'amour.

La place centrale de Kusatsu.

Y'a un moment où, dans un instant d'égarement touristique, nous sommes allés visiter le Shirane Kazen. Ce machin est le nom du volcan inactif faisant chauffer l'eau de Kusatsu. Donc bus dans la montagne (comme partout ailleurs, les routes de montagne font oooOOOoooOOOoooh), pèlerinage d'une demie-heure sous le soleil pour rejoindre la cime, et merde en fait on est pas sur le Shirane Kazen, mais sur la montagne d'à côté et on voit le volcan que de loin. Tant pis, la vue tue quand même.
Pis y'avait un monsieur qui avait amené ses dix petits toutous avec lui, dans une espèce de poussette en toile, et même que y zétaient trop gnons et que c'était trop riche.

Ils étaient dans un truc exactement comme ça.

Machins utiles :
- Ne faites pas la grimpette en talons. Y'avait des japonaises qui le faisait, et je peux vous dire que toute l'élégance de la chaussure est perdue quand on marche en canard quinconcé.
- Les glaces japonaises sont protégées par une gaufrette évasée à son sommet : de la sorte, le coulis de la mort est censé rester coincé entre la boule et le cornet. C'est très ingénieux.
- Je dis "censé" parce que j'ai une médaille à la vanille sur mon tee-shirt.

26/07/2010

Kusatsu - La télé japonaise

Une heure de shinkansen, une heure et demie de train de banlieue, une demie-heure de car en pleine montagne et dix minutes en bus pour traverser le village de Kusatsu et atteindre enfin notre hôtel. Nous voici donc arrivés au Takamatsu Hotel, en plein coeur de la région de Gunma. C'est-à-dire qu'ici, tout est écrit en japonais, tout est parlé en japonais, que le journal de TF2 passe sur la cinq doublé en japonais et que les pharmacies sont signalées par un éléphant rose.
Le programme s'impose de lui-même : réveil vers 6-7h du mat', lever vers 8-9h, suivi du ptit dèj, puis un machin au choix pour occuper la matinée (rando, visite, glandage ou glandage), vers midi des conneries type Pocky ou Toppo à grignoter, He's Beautiful à 15h (sieste pour mon père, parce que bon, les dramas et lui..), bains publics, truc du même genre que dans la matinée, dîner à 19h, film en français sur l'ordi, dormir (le paternel remboursera sa sieste en jouant sur son téléphone portable au Hold'em ou au sudoku).

Faut avouer que regarder la télé japs est une activité qui devient vite habituelle. Penchons-nous donc sur la boîte à image. Il n'y a aucune transition entre une émission/un drama et la publicité (comme aux US), ce qui peut s'avérer très perturbant. En plus, on peut même pas se dire "ça reprendra après le jingle", puiske y'en a pas, de jingle. Alors on (comprenez par là "je") reste devant la téloche à attendre la reprise du truc. Et didjiou ça dure longtemps, la pub.
Chaque pub peut durer entre 5 minutes (de quoi se demander si une nouvelle émission n'a pas commencé) et 1 seconde (là ça frôle l'image subliminale). La plupart renvoient le télespectateur à un numéro de téléphone de type 0120-xxx-xxx et/ou à une série de mots clés à chercher sur internet pour arriver sur le site du produit. Bien évidemment, tout est en japonais.

Ma chaîne de coeur est la 8, Fuji TV (chaîne des dramas et des émissions de variétés à la con). Le principe est assez simple : la chaîne diffuse des dramas plus ou moins bons en début d'aprèm de semaine, et le reste du temps des émissions où les acteurs de ces dramas doivent s'illustrer pour rameuter plus de spectateurs. Les émissions sont généralement une compilation de mini-jeux assez bêtes durant lesquels les acteurs s'affrontent dans une ambiance bon enfant. Là, par exemple, les acteurs de la série Joker et ceux de -euuh- contruisent une tour avec des gros jetons de mousse sur une table tounante. Plus le jeton est épais, plus il rapporte de point. Et là, une gonzesse de l'équipe Joker vient de faire tomber la tour alors qu'elle atteignait les deux mètres, donc c'est l'autre équipe qui garde tous les points pour elle. En même temps, c'est vrai que les japonaises sont petites et ça devait être galère pour elle. D'ailleurs, les hommes sont petits aussi. C'était assez cool de dépasser tout le monde dans la rue, en plus d'être les seuls gaijins de tout le village. On nous a pas mal dévisagés..
Et là, une nana court en-dessous d'un flipper géant pour récupérer des boules géantes en mousse dans un panier qu'elle tient au-dessus de la tête. Pour que ce soit encore plus simple, elle est sur un tapis roulant qui accélère et ne sait où tombent les boules que grâce aux indications de ses camarades gueulant au loin.

Sinon, les pubs, c'est pour :
- des produits de coloration de cheveux
- des produits d'entretien des lentilles
- des produits d'entretien des toilettes
- des produits d'entretien du lave-vaiselle
- de l'assouplissant
- des parfums d'ambiance et autres désodorisants
- du rouge à lèvre
- du mascara Heroine MakeUp Kiss Me (tout est dit)
- des jeux pour téléphone portable Gree
- des applications pour téléphone portable Gree
- des jeux pour téléphone portable Mobage Town
- des applications pour téléphone portable Mobage Town
- des pizzas
- des sauces toutes prêtes
- de la bière
- du thé
- des boissons énergétiques
- des magasins de bouffe
- des dramas
- des films
- tadaïma (je sais toujours pas quel est le produit vendu, mais la pub est trop mignonne -un chat dessiné au pinceau qui tente d'attraper un papillon)

..ce qui représente assez bien la culture nippone, puisque la japonaise moyenne se teint les cheveux, porte des lentilles en lieu de lunettes, fait le ménage, se maquille, joue et consulte l'horoscope sur son téléphone, fait à manger, regarde la télé et aime les trucs mignons en attendant que son salaryman de mari rentre à la maison. En retard et bourré.
Je sais pas pourquoi, mais je suis un peu énervée, là.

Après vérification, schmilblick.

Machins utiles :
- Sur la 11, des gens chantent, sur la 12, y'a des anime mais on capte très mal. La 3, c'est des programmes pour les enfants et la 5 est une chaîne sérieuse.
- La 9 fait des redifs et de temps en temps l'hôtel la coupe pour mettre de la pub pour lui-même. Ce qui est assez bête, puisque si on regarde cette chaîne, c'est qu'on est déjà dans l'hôtel.

23/07/2010

Tokyo - 23-25 juillet

Bon alors en fait on doit partir dans pas longtemps pour un onsen, donc y'aura plus internet, donc je rushe. Alors en gros le 23 y'a eu un tremblement de terre, mais un petit alors j'ai profité des vibrations pour me faire masser le dos par l'espèce de truc super dur qu'ils donnent en guise d'oreiller à l'hôtel. C'était cool.
Machin chose : dans chaque chambre d'hôtel japonaise, vous trouverez une lampe torche qui s'allume automatiquement quand on la retire de son support. Repérez sa localisation et laissez-la à portée de main, elle est réservée aux cas d'urgences de type catastrophes naturelles nocturnes.

J'aurais pas le temps pour des images, jpense.

Donc, sinon, on est allés au Pokemon Center, c'était riche et plein de gamins qui braillent (désolée Zup', apa trouvé casquette pikachu). Après on s'est fait un maid café, un restau où des adolescentes/jeunes femmes sont habillées en soubrettes et vous appellent gosujin-sama ("maître"). Au moment d'être servis, il faut faire la magie qui rend les choses bonnes avec la maid : on trace un coeur dans les airs, puis on en fait un autre en joignant les mains et en fredonnant "Moe, Moe, KYU !". Dans la vie, y'a riche et riche, mais ça c'était carrément riche.
Truc muche : commandez une omelette. Ne posez pas de questions. Une omelette. Votre maid attitrée l'apportera avec un tube de ketchup et dessinera ce que vous voulez avec. Pour ma part, un chat -rouge-.

Je commence à être accro aux dramas coréens. Tant pis.

Ensuite, Harajuku. En résumé, c'est le quartier où il ne faut pas aller. Parce que sinon ! SINON ! Vous allez acheter des fringues, des fringues, des trucs qui pendouillent, des fringues, des trucs qui servent à rien et encore des fringues. Et puis croiser des cosplayers, et des goth-loli, et des dolls, et, et.. plein de bidules bizarres ! C'était riche, riche, riche. All hail les puzzles One Piece et autres réjouissances incluant un tee-shirt Smooth Trooper !
Dans la série, Akihabara. C'est tout aussi difficile pour le larfeuille, mais avec plus d'otaku et de geeks. Masse game centers (les game centers de Sega valent largement le détour, et s'étirent sur huit étages de bornes d'arcade). J'aime les gashapons, je n'ai aucune volonté, j'aime Gintama, je n'ai aucune volonté, j'aime D. Gray Man, je n'ai aucune volonté, j'aime les studios Ghibli, je n'ai aucune volonté, j'aime Fate Stay Night, je n'ai aucune volonté, etc.
Chose : les UFO catchers c'est trop l'arnaque, contentez-vous de regarder les gens jouer. Et perdre, parce que c'est drôle de voir un otak pur et dur grimacer de douleur psychique quand il a encore loupé l'attrapation de ce drap de lit à l'effigie d'une collégienne à moitié à poil. Tsk.

Sur ce, il est 10h03, j'ai trois minutes de retard et je me casse pour des sources thermales volcaniques. Huhu.

22/07/2010

Tokyo - 22 juillet

Notre matinée débute par la visite du Sensoji, le temple le plus célèbre de Tokyo. Et pour cause : au bout d'une allée (la Nakamise-dori) bourrée de boutiques d'amulettes, masques de matsuri, poupées geisha et autres souvenirs, se dresse un portail immense. Les touristes se prennent en photo devant, essayant de se placer sous la lanterne de papier géante retenue au bout d'un filet de sécurité (lui-même attaché aux poutres du Kaminarimon -le portail, là). A ses côtés se dressent deux statues menaçantes de Fujin (dieu du vent) et Raijin (dieu du tonnerre). Une fois que les passants ont passé ce passage, ils accèdent à une place fondant sous le soleil, puis au temple à proprement parler. Je vous passe les détails d'un intérieur sublime, rempli d'une foule priant avec ferveur (exception faite des gaijin qui mitraillent avec leurs reflex, sans aucun respect pour le lieu).
Quatre omikuji (littéralement "l'honorable loterie des dieux") sont disposés dans l'entrée principale. Ces machins ressemblent à de grandes commodes en bois, pourvues de cent tiroirs. Devant ces tiroirs, à côté d'une petite fente au-dessus de laquelle un papier demande humblement 100 yens de don, est posé un cylindre de métal d'une trentaine de centimètres de haut. Je dépose une pièce, secoue le cylindre et récupère la tige de bois qui en sort. A son extrémité est tracé un chiffre, correspondant à l'un des tiroirs. Par contre, je ne lis toujours pas le japonais, et perd cinq bonnes minutes à trouver le bon tiroir. J'en sors un bout de papier sur lequel est normalement inscrite une prédiction de bonne ou mauvaise fortune. Recto, tout en japonais. Au verso, du japonais.. et un petit encart en anglais (ah, riche !). "Bad fortune" (ah, merde..). Et là je me rends compte que j'ai oublié de faire un voeu en secouant le truc, comme le veut l'usage. Alors je prends mon petit papier, je relis encore quelque fois le texte, qui me dit qu'il faut pas que je ne touche aux basses flammes ni aux hautes lucioles, je le roule dans le sens de la largeur et je vais le nouer sur l'un des supports prévus à cet effet. Ça conjure le sort et ça m'arrange. Je retourne déposer 100 yens, me concentre sur mon voeu, baguette, trouvage de tiroir rapide et efficace, papier, verso, encart anglais. Bad fortune et attention aux murs. Fuck !
Pour me consoler, j'achète un manekineko bleu (après avoir attaché mon papier sur le machin).
Machins utiles :
- L'eau de la source du Sensoji ne se boit pas. Vous pouvez en revanche vous rincer les mains et la bouche avec, à l'aide des louches disposées à côté de la source. Une fois cette purification effectuée, vous devez faire couler l'eau du bol vers le manche (en l'inclinant verticalement), afin de le laver pour la personne qui viendra après vous.
- Si vous ne voulez pas vous frotter à l'omikuji mais que vous avez quand même un voeu à faire, allez acheter l'une de ces tablettes en bois, au dos de laquelle est dessiné un tigre (en vente un peu partout dans le temple, à c'qui paraît, mais j'en ai pas vu). Ecrivez votre voeu dessus, et allez le pendre aux machins prévus à cet effet. Oui, tout le monde pourra le lire. Oui, vous pouvez lire ceux des autres. Oui, le temple les conserve. Ces présentoirs à voeux se distinguent par la multitude de langues représentées ici. Japonais bien sûr, mais aussi français, espagnol, chinois, italien, anglais, arabe.. y'a même un énergumène qui a écrit son voeu en 1337 anglais, c'est dire.
-Ici aussi, on vend des amulettes, mais leurs fonctions sont écrites exclusivement en japonais.

Mauvais sort conjuré : au moins chuis pas la seule.

Faute de motivation, nous nous arrêtons dans un convini (une superette) pour s'acheter à becter. Attention, ce qui suit est un passage sur la bouffe. Les personnes souffrant actuellement d'un manque de nourriture seraient avisées d'aller se sustenter avant de lire la suite.
Mode d'emploi de l'onigiri :
L'onigiri est une boule de riz de forme triangulée entourée d'un carré d'algues. Les onigiri vendus dans les convinis s'ouvrent et se préparent d'une manière théoriquement simple. Cependant, si les ouvertures faciles japonaises le sont vraiment, leurs modes d'emploi dessinés reflètent rarement la réalité technique du bouzin. Donc. L'onigiri est enveloppé dans du plastique, qui est enveloppé dans de l'algue, qui est enveloppé dans du plastique, qui est entouré par l'emballage final. Excessif ? Même pas, car ce système permet au consommateur de choisir lui-même la quantité d'algue qu'il veut sur son onigiri. En fait, l'algue sert juste à tenir la boulette : le riz est gluant (pour tenir la forme de triangle) et adhère facilement à tout ce qui passe. Alors, comment ça se passe, concrètement ? Il faut commencer par retirer l'étiquette du produit (ils mettent le truc de prix sur l'ouverture facile - oui, c'est très con), puis se saisir de l'algue entre le pouce et l'index de la main gauche, en tenant l'onigiri dans la main droite (inversement si vous êtes gaucher), puis, avec délicatesse, relever la tête vers l'arrière et fermer les yeux en adressant une prière au kami de votre choix et enfin se démerder avec le truc parce bordel le riz colle pas là où je veux qu'est-ce que c'est que cette algue qui s'émiette et MEEERDE j'en ai foutu partout !
C'est très bon, sinon.
On notera également que, l'esprit aventureux, j'ai acheté un paquet de trucs qui ressemblaient à des haricots plats. Je sais toujours pas ce que c'est, mais une chose est sûre : ce machin est l'incarnation du démon dans la nourriture. Ça pue, c'est pas bon, la texture est bizarre, le goût reste en bouche et ne part pas en buvant de l'eau, et le pire, c'est qu'on est pris d'une envie irrésistible d'en reprendre une fois l'horreur dissipée. Si je me base sur l'aspect, la texture et le goût, il s'agira des fameuses "aisselles de vieil homme" de Gintama (manga que je recommande à toute personne à la recherche d'expériences nouvelles) : les terribles algues vinaigrées.
Machins utiles :
- Le petit sachet que l'on trouve dans les boîtes de viande en sauce ne se mangent pas : il s'agit de conservateur.
- Couverts et pailles sont fournis gratuitement à la caisse. Vous pouvez également demander à ce que vos plats soient réchauffés.

Bon courage.

Nous enchaînerons en regardant la télé japs. Et faut avouer que quand on est un/une otak' (huhu), on est tellement habitué aux clichés des dialogues et du scénario que j'ai quasiment tout compris des deux dramas que j'ai maté. Love in Palace, c'est un prince qui a épousé une fille normal par obligation mais ils s'aiment pas et le cousin/frère/pote (?) du type est amoureux de la fille mais elle le capte pas. Je pense que prince et héroïne tomberont amoureux et que l'autre se prendra un vent. Ensuite, He's beautiful : une nana se fait passer pour un mec pour faire partie d'un groupe de musique et retrouver sa mère qui travaille dans le show-biz. Tous les membres du groupe sont amoureux d'elle, mais un seul sait que c'est une gonzesse.
[Après vérification google, en fait elle a pris la place de son frère jumeau au sein du groupe parce qu'il se fait opérer aux US ou dans le genre. A la base, c'était lui qui voulait retrouver leur mère.]

He's beautiful. *kof*

Suit une envie de ramen, donc nous avons repéré sur internet un restau pas loin et pas cher. "On sort de l'hôtel, quatrième à droite, cinquième à gauche". Ouais, sauf qu'au Japon ils ont des demis et des quarts de rues que tu sais pas trop si y faut les compter ou pas. Donc on a pas trouvé le Kamo Shabu Chikutei. En revanche, nous avons rencontré des signes célestes qui nous ont guidés vers un très bon restau de ramen. A droite, une affiche de Dark Vador invite à rentrer dans une petite rue adjacente, au bout de laquelle un coq peint vous prie d'attendre et d'écouter. Là, un léger son de clochettes vous attire dans une rue plus grande.. En face de vous se tient un petit restau de ramen, à l'ambiance chaleureuse. Pour les moins romantiques d'entre vous, c'est à côté du Centuries Asakusa Hotel.
Machins utiles :
- On commande avant de passer à table. Le long de l'entrée sont affichés les différents plats.
- Ensuite, on choisit ses add-on, ingrédients divers et souvent fris, et on demande leur rajout aux ramen.
- Une fois à la caisse, on paye et on choisit son assaisonnement (sésame, oignons verts, gingembre etc.), avant de verser le bouillon de son choix (hot salé ou thick soja) dans notre bol, à l'aide d'un distributeur.
- Ensuite, on se prend une table et nappétit. A noter que boissons et serviettes sont mises à disposition au centre du restaurant, et qu'une des serveuses parle très bien anglais mais fait la gueule.
- Les ramen, ça gicle.
- Gaffe à pas avoir les yeux plus gros que le ventre : un ramen thick small suffit largement à nourrir une Okojo affamée.

J'ai faim.

Y'a du foot à la télé japonaise, Papa est content.

21/07/2010

Tokyo - 21 juillet

C'est à 5h du mat' que je me réveille comme une fleur, fraîche et dispo pour un journée pleine d'activités ludiques et enrichissantes à enchaîner à un rythme de folie. Une petite pensée pour les français, dont la ligne temporelle se situe encore hier (il était 22h là-bas), puis je me rendors comme une merde.
Deux heures plus tard, c'est la bonne et j'suis debout. Encore deux heures plus tard (mystère de la féminité), chuis douchée, habillée et tout le tralala, mais surtout dans un état de surexcitation extrême. Pask'aujourd'hui.. Shibuya ! Shibuya, quartier de la consommation et de la mode nippone. Un passage rapide dans le métro et nous voici face à la statue d'Hachiko. Ce monument est érigé à l'honneur d'un chien ayant attendu son maître pendant sept ans après la mort de ce dernier, sans relâche, chaque jour, jusqu'à ce que lui-même succombe à la vieillesse. Hachiko est considéré comme le symbole de la fidélité japonaise et sa statue est un point de rendez-vous très prisé des tokyoïtes. En face de la place d'Hachiko, se dressent les deux building "109" (prononcer ichi-o-ku ou ichi-zero-ku). Le bâtiment principal se dresse sur huit étages plus deux-sols de magasins de fringues pour femme, tandis que son jumeau (le 109-2), plus petit, est réservé au fans de mode masculins.
Machins utiles :
- La statue d'Hachiko est juste à l'extérieur de la sortie du métro station Shibuya. Pour ceux d'entre nous qui se planteraient de sortie (kof), il n'y a qu'à repérer le 109-2 et à se rendre sur la place qui lui fait face.
- Le scramble crossing fait référence à l'immense passage piéton devant la gare de Shibuya.
- Le grand bâtiment marqué "Adidas" se dressant entre les deux 109 est bourré de restaurants. Gaffe aux rabatteurs plantés devant, qui ne vous lâcheront pas d'une semelle !

Hachiko, chien fidèle.

Je vous épargne le résumé détaillé de la séance de "Oh, c'est trop riche, ça"-"Ce machin irait bien avec le truc que j'ai vu trois étages plus bas". Sachez juste que mon père a souffert.. Résultats des courses : je ressemble à une poupée à dentelles noires et blanches. Je tripe complètement !
Quand le paternel sonne l'heure de la Faim, il est temps de se retirer de ce paradis du shopping pour se réfugier sous son ombrelle. Le soleil fait des ravages, et j'ai de la peine pour toutes les collégiennes dont l'uniforme inclut un pull à l'air terriblement chaleureux. Nous nous faisons chopper par un rabatteur, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le taper sur ce foutu clavier qui n'aime pas les "h", nous atterrissons dans un restau de shabu-shabu. Je me souviens vaguement que ce nom désigne une espèce de fondue de viande à la japonaise, mais nous baignons dans le mystère total. Autant dire qu'on s'est tapé une bonne séance "touristes", en essayant de présumer l'utilité des outils et aliments qui nous étaient présentés. Au menu pour ma pomme : un bouillon d'herbes médicinales, du bacon, du tofu (impossible à attraper tellement sa force de friction était nulle), des vermicelles, de la salade, des champis, d'autres champis (?), du truc à la viande (?), du riz à faire cuire dans le bouillon (?) et une salade avec des bidules verts (?) dedans. On compose soi-même ses sauces à partir d'un buffet d'ingrédients divers (je vous présente beurre de cacahuète-oignon rouge-sésame noir et son copain huile de sésame-paprika-piment), mais c'est bien le seul truc pour lequel on a reçu des indications. Après, c'est démerde-toi poupoule. On a foutu de la nourriture un peu partout, mais dedieu c'était bon (la nourriture, pas d'en foutre partout).
Machins utiles (merci à nos deux voisins arrivés en fin de repas que j'ai pu observer à loisir) :
- Il n'est pas obligatoire de porter l'espèce de bavoir géant qui vous est fourni (tant pis Papa).
- Le riz ne se mange pas tel quel, il faut le faire cuire dans le bouillon (je me disais aussi, qu'il était un peu dur).
- Ne laissez pas le bacon plus de dix secondes dans le bouillon. C'est ignoblement trop cuit sinon.
- Le bol isolé en bout de table sert à faire transiter les aliments entre le bouillon et votre assiette. Vous pouvez également y mettre votre riz cuit.
- Les thés proposés sur la carte sont tous glacés. Il faut préciser si vous en voulez un chaud.
- Les bouillons contiennent de base des trucs à manger (bouts de poulet, champignons..), mais également des machins pour assaisonner le tout, et parfaitement immangeables. On repère facilement les familiers, tels que les clous de girofle, mais il en existe des plus exotiques et vachement plus dégueulasses. On notera en pole position une espèce de petit rouleau beige d'un centimètre de long pour cinq millimètres de diamètre. Ignoble.
- La passoire qui vous est fournie sert à récupérer les aliments posés dans le bouillon, non à les y mettre. Ce qui semble être une mini-louche est en réalité un racloir pour cette même passoire.
- L'espèce de truc mou à la viande (?), disposé en un pâté cylindrique absolument inattaquable aux baguettes, doit être pris à l'aide de la spatule en bois planquée à côté de son présentoir. Formez une petite boulette avec la mixture et balancez-la dans le bouillon. C'est carrément pingouin espagnol, niveau goût.
- Le verre d'eau servi à la fin du repas se boit, ce n'est pas un rince-doigts.
- Comme dans tous les restaurants japonais, il faut aller payer directement à la caisse. L'addition peut parfois vous être servie à table.

Un shabu shabu simple à becter (à priori).

Ayant respecté le dicton "Entre midi et quatre heures, du soleil évite les ardeurs", nous ressortons. Direction le centre de Roppongi (le métro étant climatisé, on préfère le prendre, même pour juste un arrêt). Plus précisément, vers la Mori Tower, le machin le plus haut de Tokyo. On y visite une expo sur les dinosaures (grosse arnaque pour les touristes : tout est en jap, même les dinos), et on accède à l'"Observatoire" (d'où l'on peut observer). Vue de nuit superbe, alors que les lumières rouges des immeubles clignotent par vagues, au rythme d'un battement de coeur. C'est à la fois poétique et malsain. D'ailleurs, en parlant de truc malsain, la bouffe du Lounge de l'Observatoire l'est. Mais bon, y'avait une belle vue.
Au passage, nous croisons un ascenseur qui s'excuse d'une jolie voix électronique quand les portes s'ouvrent ("Sumimasen, domo arigato gozaimasu.."). On sait jamais, des fois que ça nous ferait chier que l'ascenseur qu'on vient d'appeler se présente à nous.
Machins utiles :
- La Mori Tower comporte 52 étages. L'accès à l'ascenseur principal (après le passage en caisse) est au cinquième, le lounge principal au sixième, les salles de conf' au septième et le musée & l'Observatoire sont au cinquantième (250m au-dessus du niveau du sol, qu'y disent).
- Tous les dinosaures ont un squelette.
- Aucune loi physique n'empêche un humain de dormir debout.

La tour la plus haute de la capitale pète sa maman.

20/07/2010

Kyoto/Tokyo - 20 juillet

On va dire que cette journée était la charnière entre Kyoto et Tokyo. Adieu la vieille, ses temples et ses jeunes filles en kimono à chaque angle de rue, bonjour la jeune, ses rues à neuf voies et ses salarymen transpirants.
Nous avons pris le célèbre "Shinkansen", l'équivalent de notre TGV, qui est un train express dont l'une des lignes circule entre Morioka et Tokyo. Petit cocorico : le TGV tient la dragée haute au Shinkansen en matière de vitesse, de confort et de performance sur les rails spécialisés (le TGV, et tous les trains à grande vitesse, roulent moins vite sur les voies qui ne leur sont pas exclusives). Bon, en même temps, il peut arriver que, même sur ces rails, le fameux train français ne bouge pas. Justement parce qu'il est français..
Pour le coup, nous avons expérimenté le premier fail d'organisation japonaise (ils ne sont donc pas parfaits). En effet, nous étions allés récupérer nos JR Pass (j'en avais parlé, il s'agit d'un machin réservé aux touristes qui permet de prendre à peu près tous les transports ferroviaires japs), et le gentil monsieur du comptoir nous avait refilé des pass Green au lieu des Ordinary pour lesquels nous avions payé (deuxième effort de démémorisation : la classe green est l'équivalent de notre première). Manque de bol, nous n'avons profité de nos pass que pendant quelques dizaines de minutes : le système japonais avait repéré l'erreur et deux agents de sécurité (uniforme et tout et tout) ont fait le pied de grue sur le quai pour nous reprendre nos jolis pass et nous en redonner des normaux. Caramba, encore raté ! Je ne verrais jamais la green class.
Machins utiles :
- Il existe trois types de Shinkansen : le Nozomi est le plus rapide, car il marque peu d'arrêts entre les gares principales, alors que l'Hikari fait plus figure de train de banlieue très très rapide qui s'arrête très très souvent (y'a aussi un autre que je m'en souviens plus mais de toute façon on s'en fout).
- Les voyageurs équipés de JR pass ne passent pas exactement aux mêmes endroits que les autres. A côté des chtac-chtac (type métro parisien), où les voyageurs compostent leurs billets, se situe un poste occupé par un agent de sécurité chargé de vérifier le pass ET le passeport.
- Un nouveau contrôle du pass/passeport ou du ticket s'effectue à la sortie du train. Mais ne croyez pas pouvoir ranger le bouzin tout de suite, y'a encore un contrôle à la sortie de la gare.

Il ressemble plus à un avion allongé qu'à un train.

Arrivée donc à Tokyo après 160 minutes de train et une bonne sieste en écoutant du Queen et Babamars. L'hôtel est plus petit, mais dispose quand même d'un accès internet (en fait, y'a ptêt le lan dans tous les hôtels..), de toilettes du futur et d'un service laundry dont nous allons abuser. Un dépliant posé en évidence sur la table nous propose un large choix d'adult movies. Et faut avouer que la vue est super cool : grand parc avec le quartier de Roppongi derrière. Y'a des grattes-ciel partout !

Les washlets, toilettes de la mort à double jet d'eau intégré.

On s'installe tranquille et on organise notre espace de rangement avec vitesse et efficacité (on pose nos valises sur les chaises, quoi). Les lits individuels sont hyper larges : 120cm à vue de nez. Le temps d'intellectualiser la chose, il est 19h et mon père a faim, donc go exploration à la recherche d'un restau. C'est l'heure de la sortie des bureaux, et nous croisons des vagues de salarymen riant entre collègues, cherchant comme nous un endroit où grailler bon et pas cher. Nous finissons par atterrir dans un restaurant de taille moyenne (occupé exclusivement par des hommes). L'ambiance est agréable, la serveuse garçon manqué et la carte exclusivement en japonais. Mon père choisit la sureté des yakitori (brochettes) dessinées à côté du nom du plat, tandis que je m'aventure à choisir un truc dont je ne connais que le prix. Banzai, on verra bien sur quoi je tombe ! Bon, le truc c'est que P'pa a demandé à la serveuse ce que j'avais commandé, et qu'il s'agissait de bêtes sashimi de thon rouge. Tant pis, je renouvèlerais mon imprudence ailleurs.
Machins utiles :
- 19-20h : l'heure du salaryman. Attention aux restau occupés uniquement par ces hommes en chemise blanche et pantalon de costard : ils sont généralement fumeurs.
- Vérifiez votre monnaie après payer.. on s'est fait refiler un jeton de pachinko (jeu d'argent).
- Les cyclistes se déplacent sur les trottoirs, avec les piétons. En revanche, ils disposent d'un couloir de traversée de rue qui leur est propre (à côté du passage piéton).

Rien à voir avec la choucroute.

Nous rentrons sous une chaleur intenable et à 21h, la bière aidant, on s'endort comme des larves.

18/07/2010

Kyoto - 19 juillet

Le temple de Kiyomizu-dera est réputé pour ses sources purifiantes, en particulier la fameuse triple source censée apporter santé, protection de la famille et succès dans les études/le travail. Les plus otaku d'entre vous se souviendront des innombrables shojo school life dont les héroïnes se rendent à Kiyomizu pour y boire à la source de la famille/amour afin de rester en couple avec le type qui les trompera quatre épisodes plus tard. C'est donc sous un soleil de plomb que nous avons grimpé les six volées de marches menant à ce lieu de pèlerinage. Le chemin traverse une forêt ombragée, parsemée d'autels et de torii (portails sacrés en bois rouge ou doré - les traverser mène au monde des esprits), pour arriver sur une petite place au centre de laquelle est creusé un bassin de pierre. Les trois sources s'y mélangent après une chute de quelques mètres.
Donc il faut faire la queue sous le soleil (y'avait BEAUCOUP de monde), mais mon père, loué soit son nom, m'avait le matin même acheté une ombrelle protection soleil +30 chaleur -30. Ce qui, combiné à la crème solaire protection soleil +80 chaleur +5, me faisait une protection décente. S'ensuit l'achat d'un petit bol décoré d'une tête de Kirin à 200 yens, et nous pouvons enfin boire. C'est tout un sport : on place le bol au bout d'une perche qu'il faut placer sous la source de son choix, puis ramener vers soi sans heurter les gens autour. Ceux n'ayant pas acheté de bol disposent de perches-gobelets désinfectées dans une machine à UV (true story). Après, on garde son bol et on est content.
Machins utiles :
- Le Vitamin C.C. Lemon est une boisson qui contient autant de vitamine C que soixante-dix citrons.
- La pierre mouillée, ça glisse.
- Si vous croisez un grand bassin d'eau trouble dans un temple, prenez le temps de l'observer : vous aurez peut-être la chance d'apercevoir des carpes porte-bonheur. Les plus grandes peuvent atteindre un mètre de long !

La cascade sacrée Otowa no taki.

Achat de trucs qui pendouillent bleus, retour à l'hôtel, bain, dormir, toussa. Au réveil, c'est-à-dire le soir (super décalage horaii~reuh), il est l'heure d'aller manger. Oui, on ne fait que ça, et oui, c'est trop cool. Après une déambulation aléatoire dans le quartier de Gion, nous trouvons un restaurant italien (avec radio italienne, vins italiens, et serveur métis jap-italien très mignon). Et ben les japonais cuisinent très bien italien. Le bacon était d'une finesse extrême et fondait littéralement en bouche, les pâtes pile al dente et la bière extra fraîche. Nous remarquons que, quand même, on a eu que de la chance jusque là :D
Machins utiles :
- Au Japon, l'eau est gratuite et à volonté, mais les verres extra-petits. Au contraire, le verre et la bouteille de bière classiques atteignent des proportions impressionnantes.
- Les restaurants de nourriture européenne vous donnent des couverts. Allez savoir pourquoi, mais chaque personne reçoit deux fourchettes.
- Les Pocky sont l'équivalent japonais de nos mikados, avec moins de beurre et plus de cacao. C'est richement bon ! Il en existe plein de parfums différents, tous plus bizarres les uns que les autres. On peut également trouver des Toppo (marque concurrente), les pocky for men. Ils sont plus amers et intégralement recouverts de chocolat (y'en a aussi à l'intérieur) ; c'est très bon mais hyper galère à manger par cette chaleur.

A l'intérieur, deux sachets individuels.

Maintenant, 'faut se préparer psychologiquement pour le départ vers Tokyo demain.. huhu. Alors, "Kite mite mo ii desuka ?*".. Je pense être prête :D


*Puis-je essayer cet article ?

Kyoto - 18 juillet

Grâce au décalage, nous commençons par un réveil à 7h, frais et dispos (si, si). Room service, continental breakfasts (le beurre est salé), douche, bus (bondé), temple.
Machins utiles :
- Procurez-vous un plan de bus. C'est vital.
- Le bus marque des arrêts obligatoires aux grosses stations encadrées sur le plan. Les plus petites, signalées par des ronds blancs sans nom (pratique..), nécessitent de prévenir le conducteur en appuyant sur l'un des très nombreux interrupteurs de demande d'arrêt.
- On monte dans les bus japonais par le milieu/l'arrière, sans payer. Le paiement se fait à la sortie (achetez une carte de transport, ou préparez soigneusement votre monnaie - 220 yens tout rond). Pour les étourdis, une machine située à côté du conducteur sert à casser les billets de 1000.
- Les lignes 100, 101 & 102 sont des express à destinations des spots touristiques.

Quoi ? Un bus non bondé ? Genre.

Le Rokuonji : c'est un ptit pavillon, dont les deux derniers étages sont recouverts de feuilles d'or. C'est très joli, ça brille au soleil. D'ailleurs, je n'ai ni casquette ni ombrelle, et c'est un peu très con. De petites boutiques vendent des portes-bonheur faits maison, chacun répondant à un besoin précis : réussite au exams, protection de la famille, santé & longévité, chance en amour, succès dans les études, protection routière.. ils se déclinent dans des tons plus ou moins vifs et plus ou moins kitch. Je débourse 800 yens pour un "success in study" classique et un "couple match" bleu à grelot. J'assume complètement.
Le Ryoanji : un temple réputé pour ses jardins zen (en particulier le "jardin des pierres", où quinze pierres dorent au soleil en toute sérénité - l'endroit est très apaisant). Les feuilles des arbres ressemblent à de la Marie-Jeanne en miniature, et les distributeurs de boissons et de glaces s'imposent régulièrement entre deux statues de bouddha.
Machins utiles :
- Les caisses de groupe et individuelles sont situées aux même endroit. Il est vite arrivé de se planter de queue..
- Les distributeurs sont 50 yens plus chers à l'intérieur des temples.
- Si vous êtes amenés à visiter un pavillon (tel que celui contenant le jardin des pierres), il vous faudra retirer vos chaussures. Pensez à en amener qui s'enlèvent et se remettent facilement. Aussi, ne marchez qu'en chaussettes ou pieds nus sur les lattes disposées devant les casiers à chaussures.
- Les plans donnés à l'entrée indiquent les meilleurs emplacements pour prendre des photos. De ce fait, vous êtes sûrs d'avoir les mêmes souvenirs que tous les autres touristes. Soyez inventifs !

Le pavillon d'or est en or.

Puis retour au centre de Kyoto en bus (ligne 59). Avec trompage de sens parce que, ah oui merde c'est vrai, au Japon on conduit à gauche.. Donc nous avons visité le terminal des bus Kyoto nord. C'est grand, y'a du béton et des touristes qui transpirent. Au retour, le décalage horaire me rattrape et j'écrase contre la vitre, laissant derrière moi une trace néo-moderne de crème solaire 50+spf. A chaque fois que je bouge, mon grelot "couple match" fait gling. Je l'ai accroché à mes lunettes, en fait.
Machins utiles :
- N'oubliez pas que les japs roulent à gauche quand vous choisissez à quel arrêt de bus attendre votre *seul* moyen de transport.
- Il y a un très, très bon restau familial sur la route menant de Rokuonji à Ryoanji. Situé sur la droite de la rue, une petite volée de marche en pierres mouillées vous mènera dans un petit paradis tout frais, où la nourriture est excellente et le thé glacé. Le nom ? Aucune idée, je ne sais pas lire le japonais.
- Au début du repas, il vous sera servi une serviette bouillante. Frottez-vous desuite les mains avec, puis utilisez-la de temps en temps pour vous essuyer les doigts au cours du repas. Evitez de la porter à la bouche.
- Le petit bol froid servi avec la serviette n'est pas un rince-doigt, mais du thé froid (à volonté).

Je les veux toutes !

Ensuite, on a dormi.
Et, quand nos estomacs nous ont rappelé que, bon, hein, fait faim, là, nous avons eu la chance de tomber sur le top moumoute du restau de petite rue. Vous savez, la petite rue, là, avec pas beaucoup de lumières et qui fait un peu pas super envie ? En journée, la veille, nous y étions passé en coup de vent, et avions remarqué du poisson über frais (vivant, quoi) dans des bacs devant la porte. Donc nous nous y sommes rendus pour dîner (à droite du Nikko Princess Hotel, première rue à droite). Et, dedieu, nous avons bien fait.
Un serveur parlait très bien anglais (ce qui aide quand le menu est entièrement en nipponais, même avec des images). Donc nous avons pris un truc dont l'image de prez était un assortiment de petits bols avec des trucs dedans (dernière page du menu, en haut). Ce qui a donné, dans l'ordre :
- Du tofu maison (que le tofu français, même fait par des japonais, y peut pas test)
- Des sashimi (lotte, thon rouge fondant, truc trop bon) et un oursin
- Des pinces de crabe dépiautées (disposées dans une demie carcasse de crabe)
- Des sushis de lotte crue et cuite (riz vinaigré impeccablement)
- Un poisson frit hyper dur à bouffer (mon nemesis)
- De la langue de boeuf fondante, fondante..
- Un bouillon d'aubergines, de tofu et de truc blanc très fin trop bon
- Des beignets d'aubergine et de boeuf (juste parfait)
- De la bouillie de riz et d'oeuf pour achever les plus résistants
- Un tout petit dessert très léger (glace au citron, pâtisserie à la crème et morceau de melon vert)
Le tout accompagné de sauces, d'eau glacée ou de saké frais. Et préparé devant nous en direct live, cela va sans dire. C'était divin.


Sinon, là on est devant la téloche, et y'a un mec qui joue du violoncelle avec une perceuse en guise d'archet. C'est très rock.

17/07/2010

Kyoto - 17 juillet

Ici le chat bleu, en direct live d'une faille spatio-temporelle de demain. Comme on l'aura compris plus tôt, je me suis envolée aujourd'hui (hier) pour le pays du soleil levant. Etant désespérément en manque de blogging, mais aussi (et surtout) voulant partager un peu de ce voyage [attachSound=oooohEmotion], je vais tenir une espèce de truc dans le type journal de bord.
J'aimerais aussi dire ce que j'aurais bien voulu qu'on me dise en arrivant ici. Des usages, des raccourcis, des adresses de restaurants.. Toussa.
Et comme je n'ai ni tablette graphique, ni possibilité de foutre mes photos sur cet ordi, ça ne sera que du texte, alors bon courage. Huhu. Allez, je suis gentille, j'rajouterais des trucs pour illustrer.

17 juillet - Arrivée au Japon

Arrivée à l'aéroport Osaka à 8h, heure locale. En France, il est à peine une heure du mat', horaire auquel le chat bleu est normalement encore sur msn à dire nawak. Autant dire que l'option "dormir pendant les dix heures du vol Amsterdam-Osaka", bien que recommandée, s'est transformée en "Ooooooh, c'est beau la Sibérie la nuit vue du ciel.. Tiens, je vais regarder Twilight 2 sur cet écran haute technologie planqué dans l'accoudoir de mon siège massant !". C'est donc une loque humaine -et son vaillant père- qui arrive au Kix (Kansai International Airport).
Machins utiles :
- Là maintenant tout de suite, 1 euro = 100 yens.
- Il vaut mieux retirer des yens cash dans son pays d'origine, c'est vachement moins cher. Si possible, il faut commander l'argent en avance à sa banque (pour les budgets supérieurs à 1000€).
- Si vous avez un gentil papa qui fait des voyages d'affaires, demandez-lui de checker ses Miles. Ces points gagnés à force de voler à droite et à gauche permettent de s'offrir des vols gratuits ou des réductions. En l'occurrence, mon mien a de quoi faire trois fois le tour de la Terre. Il a aussi cumulé assez de congés pour un mois et demi.. Il travaille peut-être un peu trop ?
- La business class, c'est riche. Le siège bouge dans tous les sens sans faire de bruit, et y'a du champagne à volonté.

Owiii.

L'aéroport d'Osaka est très classe, installé en pleine mer au bout d'un pont que tu sais pas trop pourquoi il est là mais bon c'est un beau pont. Nous avons pris un train (payant) pour Kyoto, directement à partir du Kix.
Machins utiles :
- Le JR pass, ticket magique permettant de prendre le train n'importe où au Japon, n'est vendu que dans le pays du touriste (les japonais payent plus que les touristes pour les transports en train !).
- Les billets de train japs sont vendus dans des distributeurs hi-tech qui ressemblent plus à des machines à sous qu'autre chose. La carte visa va en haut à gauche, les billets sortent en-dessous. On choppe un reçu de paiement, une validation de truc-bidule (par personne, utilité à déterminer), et un ticket qui s'utilise comme un billet de métro parisien.
- Les trains se divisent en compartiments libres, compartiments avec réservation et compartiments "Green". Les Green, qui ne sont pas verts, sont des réservables première classe. Le seul avantage des réservations, c'est qu'on se fait pas contrôler (le mec vérifie que la place est occupée, c'tout) et qu'on est sûrs d'être assis. Par contre, le prix est doublé.
- A peu près tout est traduit/sous-titré en anglais. Prenez le temps de chercher le petit encart anglophone qui vous épargnera le trompage d'arrêt.

Bon courage :D

Arrivée à Kyoto (terminus du train). Les taxis sont vers la droite, y'a une petite queue toute proprette qui attend entre deux cordons de sécurité. Le Japon, c'est le service maximum : pour éviter le chômage, des postes de services fleurissent un peu partout. Donc là, y'a une nana (très jolie) qui nous dit quel taxi prendre, quand y aller, avec quel timing et tout. Attention, on s'habitue vite au service max (SM pour les intimes) : ça fait plaisir, ça fait encore plus plaisir, on s'y habitue et quand y'a pu, ah ben merde je suis un autiste, dites. Sinon, les conducteurs de taxi (et de bus) portent souvent des gants blancs. Y'a même de la dentelle sur les sièges !
Machins utiles :
- Les mots que vous utiliserez le plus : sumimasen et gomenasai. Les gens s'excusent tout le temps. Je me sens chez moi !
- Il n'y a toujours qu'une seule file de taxis arrivant, mais si vous transportez des bagages nécessitant l'usage du coffre de la voiture, vous êtes priés d'embarquer un peu à l'écart afin de ne pas gêner ceux qui suivent.
- Peu de taxis prennent la carte visa ! Il faut généralement payer en cash, et se méfier des gros billets : le conducteur n'a pas forcément de monnaie sur lui.
- Les prix des taxis sont très bas ! (Comptez 700-800 yens pour un trajet d'un quart d'heure.) Par contre, ils ont beau avoir de la dentelle et tout, ils conduisent comme des ouzbeks.

Au Japon, on conduit à gauche.

*pause dormir à l'hôtel*
Machins utiles :
- Le check-in des chambres s'effectue toujours en après-midi (en moyenne vers 14h). Si vous arrivez plus tôt que prévu, vous pouvez quand même laisser vos bagages à l'hôtel.
- Au Japon, le pourboire n'existe pas. Ne faites pas la connerie de vouloir laisser un billet au groom : c'est insultant.
- On ne montre pas les gens du doigt. C'est impoli (encore plus qu'en France). Par contre, on peut les désigner du bout du nez.
- La plupart des hôtels mettent à votre disposition des chaussons, un nécessaire de toilette et une chemise de nuit ou un yukata (kimono léger en coton).
- Au Nikko Princess Hotel Kyoto, le ptit dèj ne se commande pas que la veille, mais le matin même aussi (via le room service).
- N'essayez pas de parler un anglais élaboré. Ce qui marche le mieux c'est le petit chinois avec des gestes pour accompagner. Plus un grand sourire pour faire capter que vous avez -enfin- compris votre interlocuteur. Je conseille assez vivement de transporter de quoi écrire/dessiner sur soi. De un parce que dessiner c'est cool, de deux parce que ça permet de communiquer beaucoup plus facilement.

On a dormi, on est contents. Et comme on est le 17 juillet, on va au matsuri de Gion. Les matsuri sont des festivals populaires célébrants des évènements plus ou moins religieux ; celui de Gion est une fête de purification de la ville, qui se déroule à Kyoto de mi-juin à mi-juillet. Le temple de Gion (ancien quartier des plaisirs) est envahi par les stands de jeu et de nourriture : c'est comme une fête foraine, mais avec vachement plus de gongs et de nouilles.
Machins utiles :
- Pour prier devant un autel : frappez deux fois dans vos mains, faites votre demande, secouez/frappez/remuez/touchez le gong/cloche/pompon/lanterne devant vous, et re-frappez deux fois dans vos mains. Si vous apercevez une urne à donations, mettez-y une pièce avant de prier.
- Ne soyez pas surpris si un japonais vous propose de vous prendre en photo avec votre appareil. C'est habituel (et très gentil), il y a peu de chances pour qu'il s'enfuit avec en courant.
- Les temples font partie des rares endroits où l'anglais ne vous servira qu'à faire genre vous êtes amerloche. Ici, c'est langage des mains powa ! Si vous repérez un chiffre sur la devanture d'un stand, il y a de fortes chances pour qu'il s'agisse du prix d'une barquette/partie.
- Ils ont des tubes à ketchup/mayo à trois embouchures impressionnantes. Ça fait une forte impression. En tout cas, ça m'a impressionnée.
- Des baguettes gratuites sont disponibles à chaque stand, pour peu que vous leur achetiez quelque chose. En revanche, pas de serviettes ! Pensez à amener des mouchoirs.
- Les boulettes de poulpe, ou takoyaki, c'est très particulier. La sauce tue sa maman, mais après faut aimer quand ça fait chmunch chmunch dans la bouche. Extrêmement bourratif à cause de la pâte à crêpe, évitez de vous en faire en dessert.

C'est rapide. Je prends, je paye, monnaie, baguettes, Arigato !

On rentre. La télé japonaise me force à redéfinir le sens de l'expression "what the fu ?". Go prendre un bain à 60° japs style, puis s'endormir à 5h du mat' à cause du décalage horaire.
Machins utiles :
- La télévision japonaise, c'est en japonais sous-titré japonais. Sans déconner.
- Quasiment tous les grands hôtels offrent le wifi ou un lan gratos. Cherchez le câble extranet dans les tiroirs, ou demandez simplement à la réception.
- Tous les lieux publics sont non-fumeurs, des espaces réservés aux fumeurs sont installés dans les bars, les hôtels et les grands bâtiments. Les chambres d'hôtel sont non-fumeurs à défaut de précisions. Il est très rare de croiser un fumeur dans la rue (il s'agit le plus fréquemment d'un touriste, paske fumer dans la rue est interdit, en fait).
- Les salles de bains sont divisées en partie douche et baignoire. Il est d'usage de se laver à la douche avant de prendre un bain pour se détendre. Vous disposez d'un tabouret de forme futuriste et d'un bol pour vous rincer les cheveux. Le truc trop cool à faire, c'est une douche tiède (~30-34°), un bain bouillant (les baignoires sont remplies hyper vite ! Attention à ne pas tourner de l'oeil à cause de la chaleur), puis douche froide (réserver de l'eau froide dans le bol et se le balancer sur la tête après le bain réveille n'importe qui).
- Au Japon en juillet, il fait chaud. Et lourd. Très. Pensez à vous hydrater (vous trouverez des distributeurs de boisson dans toutes les rues ; à un point tel que c'en est presque flippant). Gaffe au minibar dans les chambres d'hôtel : les prix sont hyper élevés !
- Le Pocari Sweat est une boisson hyper désaltérante et pas trop chère. Il s'agit d'une canette ou d'une bouteille bleu et blanche, au design épuré. Vous pourrez vous la jouer en disant qu'il s'agit d'un produit ionisé à mort, remplaçant efficacement les minéraux et fluides perdus par le corps via la transpiration, grâce à la facilité d'assimilation qu'il procure à l'organisme. Cela vous fera briller en société.

39° à l'ombre, vous ne résisterez pas :D