Soyons honnêtes, le sujet principal de notre venue dans une ville située sur des sources volcaniques, c'était les onsen. Ces bains publics abritent des bassins approvisionnés par l'eau bouillante des sources, et peuvent acueillir une trentaine de personnes chacun (hommes et femmes disposent de bains séparés, mais certains onsen proposent également des bains mixtes pour les familles ou les couples).
Machins utiles :
- Lors de la réservation de votre hôtel, vérifiez bien que l'option "Bath" est choisie pour votre chambre. Sinon ça sera bains publics tous les jours.
- Dans la chambre, l'eau chaude arrive tout de suite, et vraiment très, très chaude. L'eau froide met entre deux et dix minutes avant de daigner se pointer.
- Dans tous les hôtels japonais, vous disposerez d'un Bodysoap (je vais pas vous faire l'affront de traduire), d'un Shampoo et d'un plus ésotérique Rinse. Ce dernier s'applique sur les cheveux après le shampoing, afin de rincer celui-ci en un seul jet d'eau (très pratique quand on doit le faire avec de l'eau brûlante de sa maman sur la côte -didjiou).
- Je ne sais toujours pas comment utiliser le Shampoo Rinse. Dans les bains publics, personne ne l'utilisait. Il doit s'agir d'une arme chimique en cours de développement, donc le but ultime est de bannir l'usage de la moumoute chez les hommes de quarante ans et plus.
- Bains publics, mode d'emploi rapide : je laisse mes chaussons à l'entrée (y'a des étagères pour), je mets mes fringues dans un panier/casier et je garde que ma chtite serviette de 20x60cm, je rentre dans la graaande salle de bain où tout le monde est à poil (pudiques s'abstenir), je me lave au robinets/douches sur les côtés, et ensuite seulement je peux aller me baigner (où je veux). Plus le bain est trouble, plus il est chaud. Attention cependant aux bains d'extérieur : ils sont très clairs et particulièrement bouillants. Après la trempette, je vais me sécher et récupérer mes vêtements, puis je vais passer entre cinq et trente minutes à tester tous les produits de toilettes mis à disposition.
- Si vous restez longtemps dans les bains, n'oubliez pas de vous hydrater en sortant. Ça peut paraître bateau, mais ça vous évitera de tomber dans les pommes en sortant des bains.
- Par défaut, les bains des hommes sont indiqués par des bannières noires et ceux des femmes par des bannières rouges ou blanches. Au pire, vous n'avez qu'à attendre que quelqu'un rentre ; et si vous êtes vraiment impatient, vous pouvez toujours jeter un oeil en ouzbek (méthode courageuse et très efficace mais un peu conne aussi).
Par exemple, vous n'avez rien à faire ici si vous êtes de sexe féminin.
Ou alors planquez-vous astucieusement pour mater.
(En vrai, ils sont tous vieux, déplumés et bedonnants.)
Le village de Kusatsu était donc entièrement organisé autour de ces sources. Au coeur même de la petite agglomération est installé un disposition d'aération de l'eau volcanique : les sources jaillissent vers des canaux de bois, qui acheminent l'eau vers des bassins situés en contrebas. Le dispositif, assez rudimentaire, occupe toute la place centrale de Kusatsu. De chaque côté des cascades artificielles sont érigés des escaliers qu'arpentent les touristes -tous nippons-, nuit et jour. Sur l'un des côtés, l'eau d'un des canaux est déviée et filtrée pour alimenter un petit bassin de pierre. Le principe est de se dénuder les pieds, et d'y faire trempette pendant quelques minutes, assis tranquille sur un rebord du bassin. Je peux vous dire que c'est super riche et super chaud (en mode écrevisse tendance tomate bouillie).
Sinon, y'a vraiment de l'eau partout. Dans les caniveaux, dans les restaurants, dans les hôtels, sur les toits, entre deux places de parking.. avec les flots coule l'odeur caractéristique des sources volcaniques, embaumant l'air et les vêtements. Pour ceux qui ne savent pas à quoi correspond ce parfum, grattez une allumette près d'un vieil oeuf cru et sentez le résultat. Cette odeur se retrouve à chaque angle de rue, parfois d'une intensité telle que le badaud contemplatif risque de tourner de l'oeil si il continue à baver devant les jeunes miko en yukata sous leurs ombrelles. A cause de l'odeur. Pas des miko, qui au passage sont des apprenties geishas, en plus d'être des crèmes glacées d'une qualité discutable mais ce n'est pas le sujet.
Machins utiles :
- Selon la légende, l'eau guérit toutes les maladies sauf les peines d'amour.
La place centrale de Kusatsu.
Y'a un moment où, dans un instant d'égarement touristique, nous sommes allés visiter le Shirane Kazen. Ce machin est le nom du volcan inactif faisant chauffer l'eau de Kusatsu. Donc bus dans la montagne (comme partout ailleurs, les routes de montagne font oooOOOoooOOOoooh), pèlerinage d'une demie-heure sous le soleil pour rejoindre la cime, et merde en fait on est pas sur le Shirane Kazen, mais sur la montagne d'à côté et on voit le volcan que de loin. Tant pis, la vue tue quand même.
Pis y'avait un monsieur qui avait amené ses dix petits toutous avec lui, dans une espèce de poussette en toile, et même que y zétaient trop gnons et que c'était trop riche.
Ils étaient dans un truc exactement comme ça.
Machins utiles :
- Ne faites pas la grimpette en talons. Y'avait des japonaises qui le faisait, et je peux vous dire que toute l'élégance de la chaussure est perdue quand on marche en canard quinconcé.
- Les glaces japonaises sont protégées par une gaufrette évasée à son sommet : de la sorte, le coulis de la mort est censé rester coincé entre la boule et le cornet. C'est très ingénieux.
- Je dis "censé" parce que j'ai une médaille à la vanille sur mon tee-shirt.